Mon Paris...

P'tit bout d'amour,
Sirop d'ma rue,
Mon coeur est gourd,
Quand j'te vis plus.

lundi 29 avril 2013

Il se fait tard Monsieur,

Tête de mort DALI



A mon ami Paul  Verlaine,


Il se fait tard, Monsieur, 


Il me faudrait le dire mais je n’ai pas les mots,
Il me faudrait le croire mais je ne suis dévot, 
Il me faudrait le vivre mais la faux qui m’appelle, 
Couvre ma balbutie de son bruit de crécelle. 


Alors je vis la geste de ce dernier jour d’hui,
Alors je lâche prise de tout dernier appui,
Alors, je m’abandonne à ce dernier ennui, 
Et l’oeil sanguinolent, je lui offre mon Oui.


Mon sang coule et ma bouche n’est plus que le putride,   
Ma peau est pourriture et mon visage est ride ; 
Le livre de ma vie n’a même plus de mots, 


Et je prie l’antéchrist vomissant le dévot.
Monte en le fonds de moi l’infâme ritournelle, 
Que j’entonne à folie en homélie mortelle.


Dès lors, il me la « faux ».
Cette vie de la-haut. 




liedich, le vingt et unième de février 2013 ,ev 


vendredi 19 avril 2013

Fille de rien ?

Image du Net....



Sous la porte cochère, drapée de seul frimas,
Tous ses galbes en offrande, bazardant ses appas,
La jeunesse ternie sur son visage triste,
Elle implore sa vie de quelques mots sinistres :

Dis, toi, monteras tu ?

Sur le pavé poisseux, en ses hardes d’envie,
Il rêve de courbures, le mental en saillie : 
L’oeil luisant et pervers, il brigue le plaisir
Qui d’un seul coup de chair lui sera os à jouir :

Dis, toi, combien veux-tu ?

Quand quelques écus tintent et que s’offre le fruit, 
Que l’ombre se déprave à l’heure de minuit,
Monte la démesure du laid et du vulgaire,
Tandis que de dégoût rue la dame à tout faire :

Ciel quand s’arrêtera... ?

Au loin la cloche sonne, tandis que dégouline,
En un ru détritus la gourme* masculine ; 
Puis, sans un mot de rien, l’homme file en rotant. 
Elle, se remet en branle pour un autre client...

Mort pour alleluia. 



* mot argot : semence masculine


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Epilogue pour « Co* »,

Sous la porte cochère, elle était encor’ là,
Une « vie de l’hiver » s’annonçait ici-bas.
Que penserait l’Enfant née de l’instant amer,
Au fonds de son berceau aux seuls relents de bière.

Que sa vie ne vaut pas ?
Non, je ne le crois pas.



* Clin d’oeil pour ma Patate douce.....



liedich le 19 avril 2013, ev


dimanche 7 avril 2013

Une vie,

Bruxelles, Laermans / L’ivrogne




Une vie, 


Jeune et ivre d’espoir au bras de sa très Belle,
Il croqua dans la vie avec une ardeur telle, 
Que courant de guinguette au plus sale bistrot, 
 Il se mit, pour le fuir, à boire à son goulot. 


Ses amis de débâcle firent tinter sa vie, 
Et d’un soir au suivant, il se noya en lie :
Tandis qu’à la maison, esquisse de demain,
S’éteignit le foyer au refrain sans entrain.


Les jours se raccourcirent et embué d’alcool
Il ne sourit lors plus que face contre sol ;
Ses amis le lâchèrent quand il n’eût plus crédit
Et sa vie de pochard sombra en discrédit.   


Là, tout près des poubelles, il y avait un banc,
Où titubant le soir, il tombait sur le flanc 
Et vomissait, rotant, une  dernière gerbe
Du vin qui le tua, malgré qu’il soit en herbe. 


Là, sur le trottoir glauque, il y avait un homme,
Ivre de son non vivre et qui n’eût second tome.
Déclin de son printemps qui le mena au ciel
Dont les anges, ici-bas, restèrent plein de fiel.


Déclin de son printemps,
Il avait trente cinq ans,
Moi, j’étais son enfant. 



Le vingt troisième de mars 2013, ev